La notion d’intelligence économique est apparue en France au début des années 1990. Pendant longtemps, le concept est mal compris et nourrit quelques fantasmes apparentés à d’inexactes traductions anglaises. L’idée va se dessiner progressivement. Le monde est en perpétuelle évolution, la compétitivité économique devient de plus en plus forte. On parle de plus en plus de mondialisation et globalisation des économies. Le monde évolue de plus en plus vite, les concurrences sont plus agressives et multiformes. L’Etat, garant des intérêts de la nation, comprend que le seul moyen d’assumer sa fonction est de mettre en place une politique nationale d’intelligence économique, en effet l’Etat se doit de protéger la nation. Il ressort que l’intelligence économique est d’abord la capacité de comprendre l’environnement afin de disposer des moyens qui, au moment opportun permettront d’écarter les menaces extérieures et de protéger les intérêts de la nation.
L’idée d’utiliser l’information de façon stratégique existait depuis des années mais la France a tout de même été séduite par l’outil « Intelligence économique », certainement parce qu’il permettait d’aller vers des territoires inexploités depuis des années et parce qu’il pourrait répondre des besoins imposés par le contexte économique. L’ensemble des parties prenantes de l’État essayent de s’approprier tant bien que mal ce nouvel outil après plusieurs tentatives infructueuses de mise en œuvre.
L’enjeu de l’Etat porte sur la sécurité de l’information. On utilise les termes de « contre ingérence » et de « protection industrielle ». Il s’agit de former les acteurs économiques à la culture de la protection de leur œuvre en leur donnant les moyens de détecter et de se protéger des menaces. L’Etat souhaite à travers l’intelligence économique vulgariser une vraie activité de renseignement économique : collecte et veille, traitement et analyse, exploitation et aide à la décision.
L’intelligence économique touche un domaine très vaste ; elle sous entend la recherche, la créativité et l’innovation. Pour pouvoir faire face et participer à la compétition économique mondiale, l’état Français va être obligé de mettre une politique visant à valoriser l’intelligence économique dans toutes ses formes. Lorsque l’on fait un tour sur le forum (sur le web) dédié à l’intelligence économique, on trouve des réflexions très intéressantes. Certaines personnes vont jusqu’à dire que si l’état Français souhaite conserver sa position de puissance mondiale et demeurer pays développé, il va devoir mettre en place une vraie politique nationale de l’intelligence économique. Le retard par rapport à d’autres pays comme les Etats-Unis est considérable.
Les nouvelles technologies, les révolutions industrielles, les besoins en information ne peuvent qu’inciter l’état à prendre les choses en main. On peut ajouter à cela le changement du mode de consommation et le bouleversement du modèle économique. Les enjeux sont importants et on ne peut pas se permettre de ne rien faire. L’état se doit d’assurer la stabilité de l’économie de la nation. Cela passe également par une politique nationale d’intelligence économique qui lui permettra d’assurer la protection et la sécurité économique au même titre qu’il assure la défense nationale.
L’intelligence économique est donc le moyen pour l’état de conserver sa position de puissance mondiale et mieux, de disputer la position de première puissance mondiale.
A travers l’intelligence économique, l’état se fixe cinq objectifs bien précis :
// La diffusion de la culture de l’intelligence économique : il s’agit de former les acteurs économiques à l’intelligence économique. Cela passe également par des opérations de sensibilisation et la création de formations adéquates. Aujourd’hui on assiste déjà à la mise en place de formations universitaires entièrement dédiées à l’intelligence économique. Le but est de former les étudiants et/ou dirigeants d’entreprise à l’intelligence économique. C’est le cas du master veille technologique et innovation de l’université Paul Cézanne d’Aix Marseille III.
// La création d’un dispositif d’aide pour les PME : il s’agit de mettre les armes entre les mains des PME. L’état considère que l’intelligence économique n’est pas seulement destinée aux grands groupes disposant de gros moyens, elle doit également être mise à la disposition de toutes les entreprises qui participent à la richesse de la nation. Les PME doivent être soutenues, il s’agit de donner les moyens aux entreprises et à l’ensemble des acteurs économiques de rester dans la compétition internationale.
// La mise en place de moyens pour se prémunir des dépendances stratégiques : L’état souhaite favoriser le développement et la promotion des technologies. La politique d’intelligence économique devra soutenir la création et le développement de la coopération nationale entre producteurs et fournisseurs nationaux. L’objectif est de mettre les entreprises à l’abri de l’espionnage et du contrôle pouvant venir d’ opérateurs étrangers.
// La mise en place de moyens pour veiller à la sécurité du patrimoine technologique et industriel : L’état souhaite assurer la protection du patrimoine immatériel de la nation. Il s’agit d’aider les acteurs économiques à la mise en place de bonnes pratiques pour la protection de leur savoir-faire. Le marché mondial est de plus en plus concurrentiel et des pratiques déloyales sont de plus en plus utilisées pour obtenir des informations sur les entreprises concurrentes. L’intelligence économique devra aider les entreprises à tout mettre en œuvre pour se protéger
// La mise en place de moyens pour éclairer l’avenir et réduire les incertitudes : Il s’agit de former les acteurs économiques à la gestion du risque et à la mise en place de politiques stratégiques pour garantir la rentabilité des investissements futurs, cela afin d’assurer la compétitivité sur le moyen et le long terme. En d’autres termes l’intelligence économique devra aider les acteurs économiques à faire des choix stratégiques dans l’ensemble de leurs investissements. Cela passe également par une étroite coopération avec les administrations et l’ensemble des acteurs économiques. Il s’agit entre autre de constituer des réseaux et de mettre en œuvre des stratégies communes d’influence.